À la Une: les festivités du 14-Juillet
Revue de presse des hebdomadaires français - Un pódcast de RFI - Domingos
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Comme chaque année, un pays est à l’honneur et cette année, il s'agit de l’Inde. Deux cent quarante militaires indiens vont défiler, dont « trois rafales », rappelle le Parisien, puisque New Delhi possède déjà « 34 de ces chasseurs » français, précise le quotidien.Sur les Champs-Élysées, constate le Figaro, ce sont des « soldats du 26e régiment du Punjab qui défileront ». Il s’agit d’une des plus anciennes unités d’Inde, souligne le quotidien. Ce régiment a d’ailleurs combattu en France se souvient le Parisien : c’était en 1916, durant la Première Guerre mondiale. Le quotidien rappelle que « 9000 indiens ont participé à la grande guerre sur le sol français et belge ».Mais au-delà des combats menés ensemble, la présence de l’Inde de Narendra Modi lors du défilé est très commentée par la presse. « Le défilé fait l’éloge d’un pays non aligné, l’Inde, qui se hisse désormais parmi les puissances mondiales », constate le Figaro. Pour la Croix, c’est bien la preuve que la France « se cherche une place en Asie ». Le quotidien note que « Paris déroule le tapis rouge pour Narendra Modi ». Le Premier ministre indien que le Monde qualifie de « partenaire incontournable et controversé ». Le quotidien constate que « l’invitation d’Emmanuel Macron […] a suscité des critiques. Mais en neuf ans de pouvoir, le chantre de l’"hindouité" a confirmé la place de l’Inde comme acteur géopolitique de premier plan sur la scène internationale. [...] L’ancien paria est fêté à Washington, courtisé à Paris, désormais bien campé, en ces temps de grandes incertitudes, dans son rôle de partenaire incontournable des chancelleries occidentales et de celles du Sud global », souligne le Monde qui voit en Narendra Modi un homme « capable de dialoguer aussi bien avec la Russie qu’avec le Japon ou l’Arabie saoudite ».À lire aussiInde: «Il y a dix ans, Narendra Modi était persona non grata dans la plupart des capitales occidentales»Côté indien, observe le Figaro : « La France est une alliée utile face aux autres géants américain, russe et chinois. » Et « avec pragmatisme, ajoute le quotidien, Paris ne s’ingère pas dans les affaires du gouvernement nationaliste hindou ». Une relation qui n’est toutefois pas exclusive : Narendra Modi a été reçu avec honneur à Washington par Joe Biden en juin, rappelle le Figaro.Et pourtant, constate le Monde : Le premier ministre indien « revient de loin » : « Naguère accusé de complicité dans les pogroms antimusulmans ayant ensanglanté en 2002 l’État du Gujarat qu’il dirigeait alors, il fut interdit de visa aux États-Unis durant une décennie », précise le quotidien. Mais La Croix observe que « sur le plan économique, le marché indien excite la convoitise du monde » avec ses « 1 milliard 400 millions d’habitants et une croissance d’environ 6% par an ». Pour le quotidien, Oliver Da Lage, chercheur associé à l’Iris et spécialiste de l’Inde, résume : « Le besoin que les Occidentaux ont de l’Inde les pousse à passer sous silence certaines choses. Du côté indien, cela démontre que le pays est courtisé et que les Occidentaux ne sont pas en mesure d’intervenir dans la situation intérieure. Pour Narendra Modi, qui va affronter des élections dans moins d’un an, c’est très important », ajoute le chercheur. Nouveau partenariat militaire africainLe Figaro constate que si « l’engagement militaire français au Sahel a changé de forme. Il change aussi de visage dans le défilé militaire du 14-Juillet. Cette année, une quarantaine de jeunes Africains scolarisés dans six lycées et écoles militaires seront accueillis avec leurs "emblèmes" parmi les troupes françaises, comme la marque d’une relation qui se redéfinit ». Le quotidien évoque les partenariats par « le ministère français des Armées et plusieurs prytanées et écoles militaires africains et les quatre lycées militaires français [...] Des jeunes venus d’Afrique y seront scolarisés dès la rentrée prochaine ».À lire aussiLes élèves africains des grandes écoles militaires sont à l'honneur lors de ce 14-JuilletLe Figaro cite l’état-major des armées pour qui « il s’agit de créer une dynamique. [...] Je suis persuadé que ces liens perdureront et que demain, quand il faudra travailler ensemble, quand il faudra se comprendre, il sera probablement possible d’agir différemment », assure le responsable des ressources humaines de l’armée de terre. Et ce n’est pas qu’une question de coopération militaire, ajoute-t-il dans les colonnes du Figaro. L’enjeu est aussi civil. « Ces lycées africains ne préparent pas forcément à être militaires. Ce sont des écoles d’excellence. [...] La France cherche à nouer des liens avec les futurs dirigeants avec qui demain nous aurons à travailler », conclut-il.À écouter aussi14-Juillet: «Emmanuel Macron n'aime rien tant que de se donner du temps»