Choses à Savoir - Culture générale - Pourquoi dit-on une “pin-up” et “béni oui-oui” ?

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Commençons par la pin-up. Le mot apparaît aux États-Unis dans les années 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il vient du verbe anglais to pin up, littéralement « épingler au mur ». Les soldats américains collaient dans leurs casiers ou leurs chambrées des photos de femmes séduisantes, souvent des actrices ou des mannequins, pour se donner du courage loin de chez eux. Ces images, issues de magazines ou de calendriers, étaient appelées pin-up girls. Leur beauté n’était pas provocante au sens moderne, mais incarnait un idéal féminin à la fois sensuel et joyeux — sourires éclatants, poses suggestives, maillots de bain rétro et courbes assumées.Des icônes comme Betty Grable, Rita Hayworth ou plus tard Marilyn Monroe deviennent de véritables symboles culturels : la pin-up, c’est la femme libre, confiante, qui affirme sa féminité avec humour et glamour. Le terme traversera ensuite l’Atlantique et entrera dans la langue française dès les années 1950. Aujourd’hui, il évoque tout un style vintage mêlant élégance, humour et sensualité, loin des représentations plus explicites de la culture contemporaine.À l’inverse, l’expression « béni-oui-oui » vient du registre populaire français et a une connotation moqueuse. Apparue au XIXᵉ siècle, elle désigne une personne docile, servile ou incapable de dire non. Le mot « béni » fait ici référence à quelqu’un d’un peu simple ou trop pieux — « béni » au sens ironique de « benêt ». Quant au redoublement de « oui », il renforce cette idée d’adhésion automatique : le « béni-oui-oui » est celui qui approuve tout sans réfléchir, par conformisme ou par peur du conflit.L’expression s’est popularisée dans les milieux politiques et journalistiques pour dénoncer les courtisans ou les collaborateurs sans esprit critique. Sous la IIIᵉ République, on l’utilisait déjà pour qualifier les partisans dociles d’un régime ou d’un chef. Elle est restée dans le langage courant comme une étiquette mordante pour désigner ceux qui manquent de personnalité.Ainsi, la pin-up célèbre l’affirmation de soi, tandis que le béni-oui-oui incarne la soumission. Deux expressions venues d’univers opposés — l’une de la culture populaire américaine, l’autre de la satire française — mais qui, chacune à leur manière, parlent du rapport entre liberté et conformisme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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