Maïa Mazaurette : “C’est une drama queen Marguerite Duras” [REDIFFUSION]

Pépites - Un pódcast de Louie Media

Chez Louie Media, dans chacun de nos podcasts, nous essayons de faire ressentir le monde avec des histoires fortes, remplies d’émotions et d’intimité. Dans le Book Club, cette intimité, nous la retrouvons dans la bibliothèque des femmes qui nous inspirent et que nous rencontrons. A chaque épisode nous nous arrêterons sur un livre un peu spécial. Un roman, un essai ou toute oeuvre littéraire qui raconte un moment charnière de la vie de cette femme.La lectrice que l’on découvre dans cet épisode est la journaliste et autrice Maïa Mazaurette. Elle a habité à Berlin, Copenhague ou New York. Et pendant ses expatriations, elle a perdu beaucoup de ses livres... Si pour certain.e.s passionné.e.s de lecture cette situation est un cauchemar, elle, s’en accommode très bien: “J’aime bien perdre des livres parce que j’ai l’impression qu’une bibliothèque, c’est aussi quelque chose qui nous rattache au passé” (01’20). Elle a donc troqué ses bouquins papier contre une tablette numérique. “J’ai aussi un intérêt personnel à ne pas avoir une bibliothèque sous mes yeux et en voir une justement qui disparaît au fur et à mesure” (01’55). Au micro de Gladys Marivat, Maïa Mazaurette nous présente L’amant de Marguerite Duras aux éditions de Minuit, un livre qui fait écho à son adolescence. Au moment où elle se retrouve avec ce récit entre les mains, elle a 15 ans, elle est en vacances en famille dans le sud de la France et s’identifie à l’héroïne du roman. “C’était une jeune fille de 15 ans qui était celle que je rêvais d’être : belle, libre...” (15’). Ce qui est fort pour cette adolescente, future journaliste, c’est que ce livre n’est pas qu’une histoire d’amour ou de sexe mais aussi celle d’une émancipation. Malheureusement, à ce même moment, elle se heurte à l’image de Jane March qui adapte le rôle de l’héroïne au cinéma : “J’ai cette actrice sublime en tête et je me dis que pour avoir cette vie là, pour avoir cette absolue indépendance et liberté, il faut être une très belle femme” (16’30). Dans L’amant, Marguerite Duras affiche sa hantise du temps qui passe: “Marguerite Duras dit [...] à 18 ans, elle vieillit. Et puis, elle dit qu’elle garde le même visage jusqu’à ses 80 ans, celui d’une femme qui a le visage détruit à 18 ans” (17’20). Cette phrase a profondément influencé le rapport à la beauté de Maïa Mazaurette mais surtout son regard sur les effets de l’âge sur le corps d’une femme. “A 35 ans, je me disais mais qu’est ce qui va me tomber dessus à 40 ans ? [...] Parce que j’ai l’impression que c’est le dernier moment de ma vie où je vais pouvoir faire l’amour avec l’amant chinois” (18’12). Une peur dont elle s’est aujourd’hui librement défaite. C’est ce même livre qui, une fois adulte, poussera Maïa Mazaurette à aller sur les traces de l’enfance de Marguerite Duras, pour finir la rédaction de son livre Sortir du trou, lever la tête aux éditions Anne Carrière. L’amant de Marguerite Duras n’aura cessé d’accompagner la journaliste et autrice, de son adolescence à aujourd’hui. Cet entretien a été mené par Gladys Marivat. Maud Benakcha a fait le montage. Elle était également en charge de l’édition et de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix, Maureen Wilson y était responsable éditoriale et Charlotte Pudlowski était à la rédaction en chef.Le Book Club est un podcast de

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