Pourquoi la Chine compte autant sur le charbon ?
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Alors que de nombreux pays s’éloignent du charbon pour verdir leur mix énergétique, la Chine semble faire le choix inverse. Le pays augmente sa dépendance à ce minerai polluant avec un nombre record de nouvelles centrales en service, en construction ou récemment approuvées. Cette tendance soulève de sérieux doutes sur l’engagement de Pékin à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.Un rapport du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA) et du Global Energy Monitor (GEM) révèle une accélération préoccupante de l'industrie charbonnière chinoise. En 2024, le pays a mis en service 30,5 GW de nouvelles capacités charbonnières. Mais ce n’est pas tout : les chantiers en cours représentent 94,5 GW supplémentaires, un niveau inédit depuis 2015. Pour mieux comprendre l'ampleur du phénomène, c’est bien plus que la puissance totale du parc nucléaire français (61 GW).Malgré les promesses du président Xi Jinping de réduire progressivement l'exploitation du charbon, les approbations de nouvelles centrales ont explosé en 2024, atteignant 66,7 GW en fin d'année. Plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance. D’abord, les entreprises minières investissent massivement dans de nouvelles centrales pour sécuriser leur activité, indépendamment de la demande énergétique. Cela pourrait même entraîner un risque de surcapacité électrique. De plus, de gros acheteurs sont liés par des contrats à long terme avec les exploitants de centrales à charbon, compliquant tout basculement vers des énergies plus propres sous peine de lourdes pénalités financières.La Chine justifie cette politique énergétique par le principe du « établir avant de détruire ». En clair, le pays souhaite d’abord construire un parc solide d’énergies renouvelables avant de réduire sa dépendance au charbon. Résultat, les énergies propres continuent de croître : en 2024, 356 GW de capacités renouvelables ont été ajoutées, soit 4,5 fois plus que les nouvelles installations de l’Union européenne. Pourtant, malgré cet essor, le charbon reste un pilier du système énergétique chinois. Le CREA avertit d'ailleurs que Pékin opte davantage pour une addition d’énergie qu’une véritable transition. Les énergies renouvelables et fossiles se développent en parallèle, compliquant l'atteinte des objectifs climatiques. Le CREA recommande à la Chine de fixer des objectifs clairs de réduction du charbon dans son prochain plan quinquennal (2026-2030). Le rapport préconise aussi de limiter les contrats d'achat à long terme avec les exploitants de charbon et de réduire leurs heures de fonctionnement pour laisser plus de place aux renouvelables sur le marché. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.