Missak Manouchian, le héros arménien de la Résistance française

Au Cœur de l'Histoire - Un pódcast de Europe 1

Apatride, il a donné sa vie pour la France. À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, Virginie Girod vous propose un récit inédit nourri d'archives Europe 1 sur ce héros arménien de la Résistance. Missak Manouchian est né en 1906 au sein d’une famille paysanne arménienne. Dans l’empire Ottoman, qui vit ses derniers instants, les Arméniens sont persécutés. À partir de 1915, les Turcs organisent leur génocide. Missak y perd ses deux parents. D’abord envoyé avec son frère Garabed dans un orphelinat sous protectorat français, les deux hommes parviennent à rejoindre l’Hexagone en 1924. Garabed meurt de la tuberculose en 1927. Désormais, Missak est seul. Il se fait embaucher dans les usines Citroën à Paris. Quand il ne pointe pas sur sa chaîne, il suit des cours à la Sorbonne et dévore les livres de la bibliothèque Sainte-Geneviève. Missak est lui-même poète, sensible aux idées communistes. Il est révolté par l’essor de l’extrême-droite qu’il observe en France lors des manifestations antiparlementaires du 6 février 1934. C’est pour lutter contre la montée des fascismes qu’il décide de s’encarter au Parti communiste français. Bientôt, la guerre se déchaîne en Europe. Missak est d’abord incarcéré en raison de son statut étranger communiste avant d’être incorporé dans l’armée. Mais la France capitule et passe sous le joug allemand. Les communistes ne sont pas censés être une menace pour l’occupant : Hitler et Staline ont ratifié en 1939 un pacte de non-agression. Ils ne font que temporiser. De fait, Manouchian est arrêté lors d’une rafle « préventive » en juin 1941. Relâché, Missak Manouchian rejoint la Résistance. Il trouve sa place dans les FTP-MOI : les Francs-Tireurs et Partisans - Main-d’œuvre Ouvrière Immigrée, où il gravit rapidement les échelons à la force de son courage. Arrêté le 16 novembre 1943 avec d’autres membres du réseau, il est condamné à mort. Son visage et celui des autres membres du “groupe Manouchian” sont imprimés à grande échelle sur la célèbre “Affiche rouge” de la propagande allemande. En voulant faire passer ces résistants pour des criminels, elle en a fait des héros. Missak Manouchian est fusillé au Mont Valérien, le 21 février 1944. 80 ans plus tard, la France lui ouvre les portes de son Panthéon. Thèmes abordés : résistance, occupation, seconde guerre mondiale, panthéon, communisme, génocide arménien "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio - Auteure et Présentatrice : Virginie Girod - Production : Camille Bichler et Caroline Garnier - Réalisation : Nicolas Gaspard - Direction artistique : Julien Tharaud - Composition de la musique originale : Julien Tharaud et Sébastien Guidis - Edition et Diffusion : Nathan Laporte - Coordination des partenariats : Marie Corpet - Visuel : Sidonie Mangin Son d'archives Le témoignage de Mélinée Manouchian, à l'occasion de la sortie du film "L'Affiche rouge", dans l'émission "Expliquez vous sur Europe 1", le 10 novembre 1976 "L'Affiche rouge" dans l'émission "Histoire d'un jour", le 9 mars 1979 Ressources en ligne : https://museedelaresistanceenligne.org/media6561-Missak-Manouchian https://www.retronews.fr/conflits-et-relations-internationales/echo-de-presse/2020/03/12/resistance-groupe-manouchian https://manouchian-au-pantheon.org/ https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000900/la-manifestation-antiparlementaire-du-6-fevrier-1934-a-paris-muet.html Découvrez l’abonnement "Au Coeur de l'Histoire +" et accédez à des heures de programmes, des archives inédites, des épisodes en avant-première et une sélection d'épisodes sur des grandes thématiques. Profitez de cette offre sur Apple Podcasts dès aujourd’hui !

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