[INÉDIT] Au procès des viols de Mazan, la notion d'emprise au cœur des débats dans l'affaire Pelicot
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"Je pense que vous êtes victime mais je pense que vous êtes encore sous une emprise très forte". Nous sommes le 19 novembre dernier, et cette phrase a été lancée à Gisèle Pelicot par une avocate de la défense lors de sa dernière prise de parole devant la cour criminelle du Vaucluse. Une cour qui juge son mari Dominique Pelicot, accusé de l’avoir droguée, violée et livrée à 50 autres hommes qui comparaissent désormais à ses côtés. Depuis le début de ce procès, Gisèle Pelicot a été assaillie de questions des avocats de ces hommes qui pour la très grande majorité nient toute intention de viol. "On me traite d’alcoolique, on me traite d’exhibitionniste parce qu’une fois j’ai fait du naturisme sur une plage", s’était émue la septuagénaire qui estime que pour la défense, elle n’était "pas si victime que ça". En cette fin de procès, désormais c’est la question de l’emprise qui est avancée. L’emprise, la contrainte morale, est évidemment une notion que l’on retrouve dans de très nombreux dossiers de violences conjugales. Une contrainte que l’on pourrait définir comme la combinaison de violence physique, sexuelle avec des méthodes moins visibles comme l’isolement ou l’intimidation. Peut-on réellement parler d’emprise pour une femme qui a été sédatée, soumise chimiquement, pendant près de dix ans au point de ne se souvenir de rien? L’emprise est-elle une notion retenue par le code pénal? Et au final, tous les moyens de défense sont-ils bons dans un procès? Philippe Gaudin et Justine Chevalier reçoivent Maitre Maude Beckers, avocate, spécialisée dans l'accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles, et plus particulièrement lorsque ces violences ont lieu dans le milieu professionnel.